Article paru dans Telex Var N°1667 du 09/01/2013
COMME EN FAMILLE…
Elle fût, et elle reste, l’une des speakerines les plus populaires de l’histoire de la télévision française après avoir accompagné plusieurs générations pendant plus de 30 ans passés derrière le petit écran…. Qui n’a pas succombé à ses légendaires fou-rires qui continuent d’ailleurs à la surprendre… ?
Présentatrice vedette du spectacle des Valses de Vienne, elle est aujourd’hui face à son public et toutes les rencontres qui ponctuent ses escales continuent de l’émouvoir… Entre Denise et les Français, c’est finalement une grande histoire de famille… Et dieu sait que pour elle, la famille est essentielle…
Nous avons eu le grand privilège de la rencontrer dans sa loge, au Zénith de Toulon… Entretien et confidences, en toute simplicité… à l’image de cette grande dame et de son éternel sourire !
Christine : On est un peu surpris de vous découvrir dans ce spectacle des Valses de Vienne ! Comment vous êtes-vous retrouvée dans cette aventure ?
Denise Fabre :Il y a quelques années, on m’a proposé de présenter le spectacle « Age tendre et Têtes de bois ». A l’époque, je n’avais encore jamais fait de scène, et voir ENFIN le public était pour moi une grande découverte. C’était extrêmement excitant, émouvant… ça m’a tellement plu que je n’ai pas hésité à repartir pour la saison 5 lorsque le producteur Michel Algay et son épouse Françoise me l’ont proposé ! Ils produisent aussi les « Valses de Vienne » et c’est comme ça que je me suis retrouvée embarquée dans ce nouveau projet… C’est un spectacle très rôdé qui tourne depuis une vingtaine d’années mais cette fois, le producteur voulait le faire évoluer en ponctuant chaque tableau d’une petite présentation racontant l’histoire de cette musique et les anecdotes de la vie des Strauss. Et me voilà donc sur scène, parée de ces robes magnifiques, à dérouler le fil rouge de ce formidable voyage…
Christine : Plus d’une vingtaine de dates sont programmées sur la tournée, à raison souvent de 2 représentations par jour. C’est un vrai marathon !
Denise Fabre : Effectivement, on a commencé mi-novembre, nous passons dans les grandes villes, avec une petite pause pour cette période de fête. Mais ça va ! Je le vis très bien et j’en profite même pour faire quelques petites escapades touristiques avec mon mari puisque j’ai la chance qu’il m’accompagne sur ces déplacements… c’est mon chauffeur !!! Nous reprendrons la tournée mi-janvier et jusqu’en février, puis il y aura le tournage vidéo du spectacle dans les décors naturels de Vienne et Budapest, et une « croisière spectacle » sur le Danube, certainement au printemps prochain.
Ces témoignages d’affection me font souvent monter les larmes aux yeux !
Christine : Vous évoquiez ces années passées devant une caméra sans voir votre public. C’est finalement une belle reconnaissance de vous retrouver face à tous ces gens qui vous ont regardée à la télévision pendant tant d’années ?
Denise Fabre : Je dirais même que je le fais pour ça ! J’ai tellement d’émotion, ces témoignages d’affection me font souvent monter les larmes aux yeux ! C’est extraordinaire à vivre.
Christine : Qu’est-ce que les gens ont retenu de vous ?
Denise Fabre : Mes fou-rires ! En fait, je pense aussi qu’il y a une sorte de lien affectif très fort. Je suis restée à la télévision pendant près de 30 ans et forcément, on a partagé beaucoup de bons moments avec plusieurs générations. Pour certains, je fais partie de l’histoire de leur enfance, d’autres m’associent aux souvenirs de leurs parents ou grands-parents… mais c’est toujours relié à l’appartenance familiale ! Il faut dire qu’à cette époque, la télévision faisait partie intégrante de la famille…On se réunissait devant « le poste » dans la salle à manger, et nous, on accompagnait pendant des heures ces millions de téléspectateurs qui avaient alors peu de choix entre les 2 ou 3 chaînes existantes ! Aujourd’hui, il y a beaucoup plus d’audience, mais elle est totalement diluée à travers les centaines de chaînes proposées…
Christine : Avec cette grande carrière, avez-vous encore le trac, notamment lorsque vous montez sur scène ?
Denise Fabre : Oh oui, c’est terrible ! (rires). Et plus encore dans ces conditions du « direct » où l’on travaille sans filet, sans prompteur… ! Chaque fois, c’est une concentration énorme. Mais, je pense que le trac m’a toujours aidée à travailler, évoluer, progresser, m’améliorer, en essayant de faire mieux, de donner le meilleur…
La famille a toujours été un pivot central, qui m’a aidée dans tous les moments de ma vie, bons, heureux ou difficiles… C’est mon socle, mon équilibre !
Christine : En ce début d’année, si vous aviez des vœux à exprimer pour nos lecteurs… que souhaiteriez-vous ?
Denise Fabre : D’abord, la santé pour tous ceux qui nous lisent ! Une belle année, surtout entourée de leurs proches, car je pense que la famille est essentielle ! Pour moi en tout cas, elle a toujours été un pivot central, qui m’a aidée dans tous les moments de ma vie, bons, heureux ou difficiles… C’est mon socle, mon équilibre ! Après le décès de mon père, ma maman a toujours vécu à mes côtés. C’est elle qui s’occupait de mes deux filles lorsque je rentrais tard de la télévision et que mon mari rentrait tard aussi de son restaurant ! Aujourd’hui, Elodie et Olivia ont grandi et vivent leur vie. L’une s’est mariée l’année dernière et l’autre se mariera l’année prochaine ! Je suis très fière d’elles, de leur réussite et surtout tellement heureuse de voir qu’elles sont bien dans leur tête et qu’elles ont le sens des valeurs que j’ai essayé de leur inculquer.
La question de « grosse tête » ne s’est jamais posée car j’ai toujours eu une vie à l’écart de ce « star-system » qui ne m’a jamais attiré !
Christine : Et ce n’est peut-être pas évident de garder ces valeurs lorsqu’on est une « star » ! Vous n’avez jamais pris la « grosse tête » ?
Denise Fabre : A vrai dire, pour moi, la question de « grosse tête » ne s’est jamais posée car j’ai toujours eu une vie à l’écart de ce « star-system » qui ne m’a jamais attiré ! Je ne suis pas une mondaine du tout, et dès que je terminais mes émissions, je rentrais vite chez moi, retrouver maman, mes filles, mon mari… J’ai créé MA Famille sans doute aussi pour combler celle qui m’a tant manquée dans ma jeunesse passée en pension, loin de mes parents ! C’est cette famille qui m’a toujours donné cet enthousiasme pour avancer dans la vie et qui je pense m’a surtout protégée…
Christine : Protégée ? De quels dangers ?
Denise Fabre : Je pense par exemple à ma consœur, Jacqueline Huet qui a mis fin à ses jours, ne supportant pas d’être tombé dans l’oubli après avoir été l’une des présentatrices les plus populaires de la télévision. Il y a beaucoup de gens que vous croyez être vos amis et qui vous oublient instantanément dès lors que vous ne représentez plus rien pour eux ! Je me suis aperçue de tout cela à travers les grandes dames de la télévision que j’ai côtoyées et ça m’a beaucoup fait réfléchir et évité ces désillusions au moment où j’ai quitté le métier…
Retrouvez ici toutes les photos du spectacle réalisées par Christine Manganaro
