QUE DEMANDE LE PEUPLE ?
DES « MEURIÇADES » BIEN SÛR !

Il n’y a pas si longtemps encore, le nom de Guillaume Meurice ne parlait pas à grand monde et pour cause… celui « qui ne se destinait à rien » affûtait en secret ses talents de comédien dans les salles feutrées du Cours Florent pour devenir… Humoriste ! Enfin, rien n’était gagné car en ayant l’idée saugrenue d’intituler son premier one man show « Guillaume Meurice : Annulé », les salles étaient pleines… mais de vide !
Depitw-guillaume-meurice_151016-1033guis, il s’est plutôt bien rattrapé en remplissant à leur comble des salles de 600 à 1 500 places avec son second spectacle « Que demande le peuple ? » qu’il fait tourner partout en France depuis plus de 2 ans.
Il faut dire que ses chroniques quotidiennes sur France Inter, d’abord dans « On va tous y passer » et désormais dans « Si tu écoutes, j’annule tout » lui valent quelques bons points d’audience et d’estime avec son « Moment Meurice » que nous aimons tout particulièrement chez Cibiwaï [au point d’ailleurs d’avoir pris la liberté de le rebaptiser la « Meuriçade du jour » !] Une sorte de label d’origine incontrôlée, pour un humour bien ficelé, toujours savamment dosé entre l’angle d’attaque et le côté provoc’… à consommer sans modération.
Mais c’est à l’occasion de son spectacle « Que demande le peuple ? » programmé à Hyères par le Room-City, que nous avons pu rencontrer le personnage pour une interview « exclusive » ! Sa chevelure poivre et sel qu’il porte crânement comme un signe de jeunesse éternelle, son sourire presque naïf qui nous ferait oublier la malice de son regard et la sagacité de son esprit, des échanges animés parfois autour du petit jeu du chat et de la souris, ont tôt fait de cette rencontre un joyeux moment de simplicité, presque de complicité, qui nous a permis de découvrir ce « trente(5)naire » plutôt bien dans ses pompes !

Christine Manganaro : Guillaume ! Pour faire connaissance, on va retracer un peu ton parcours. Tu es né, soi-disant par hasard en Bourgogne. Sinon, tu es originaire de Vesoul. C’est bien ça ?
Guillaume Meurice : Ahah…T’as regardé Wikipédia toi !! (rires). Pour être plus précis, je suis né en banlieue de Dijon à Chenôve. Mes parents habitaient à 15/20 bornes de Dijon. Quant à mes origines de Vesoul, je sais pas trop où ils ont pêché cette info !

Et aujourd’hui, tu vis…
…Dans le sud de Paris.

Tu as 35 ans, né un 14 juin…
Ouais, ça c’est bon. À part l’histoire de Vesoul, je crois que sur Wikipédia tout est assez vrai (rires) !

En suivant des études de gestion, tu n’étais pas forcément prédestiné à devenir comédien ?
En fait, j’étais destiné à rien du tout (!!). À cette époque j’habitais encore en Haute-Saône et pour les universités, il fallait aller à Besançon. Je n’avais aucune idée de quoi faire alors j’ai suivi un pote qui avait choisi un DUT de Gestion, en me disant pourquoi pas… ?  Au moins, j’étais pas tout seul !

Mais tu avais quand même bien un truc qui t’intéressait ?
Non !! Je n’avais rien qui me motivait vraiment…

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Quand j’étais gosse, on n’avait pas la télé à la maison, mes parents étaient libraires…Tu vois ce que je veux dire ?

Quel genre d’élève étais-tu ?
En fait j’ai été un bon élève jusqu’à la fin de la 3ème. Quand j’étais gosse, on n’avait pas la télé à la maison, mes parents étaient libraires…Tu vois ce que je veux dire ? J’étais éveillé à plein de trucs alors j’avais des facilités sans bosser. Et du coup, arrivé au lycée, quand il a fallu commencer à bosser quand même un peu, ben tout s’est pété la gueule !! J’ai d’ailleurs raté mon Bac la première fois… En clair, j’étais un élève en dilettante qui profitait du bon élan que m’avaient donné mes parents.

Et pour ce qui est de l’humour… tu étais du genre « amuseur de service » ?
Ah ça tout le temps ! Depuis l’école primaire d’ailleurs. Je crois que c’est un truc qu’on a tous en commun, les humoristes. Dissipateur, agitateur, viré de cours,  etc…

À cette période de ta jeunesse où tu ne savais pas trop quoi faire de ta vie, tu te sentais déjà attiré par cet univers des humoristes ?
Oui, je traînais ma mère à aller voir des spectacles… au théâtre Edwige-Feuillère à Vesoul !! (éclats de rires). J’ai toujours été attiré par le One-man-show. Je ne sais pas pourquoi d’ailleurs… Peut-être inconsciemment parce que la forme me plaisait sans que j’arrive à l’expliquer. Je retenais les sketchs par cœur.

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Je n’ai jamais été trop dans l’idolâtrie !

Quels étaient les humoristes qui t’inspiraient à l’époque ?
Tout. Elie et Dieudonné, Boujenah, Palmade… et plein d’autres. Les Inconnus aussi. J’étais au collège à ce moment-là, et tous les copains se racontaient les sketchs qu’ils avaient vus quand la grande soirée des Inconnus passait à la télé. Mais moi, comme je n’avais pas la téloche, je voyais jamais rien ! Alors, je me suis rattrapé quand les VHS sont sorties. Je les regardais tellement que je finissais par les connaître par cœur.

Ce sont des personnages qui t’ont vraiment inspiré, ou pas plus que ça ?
Sûrement qu’inconsciemment tout ça m’a influencé, mais je ne me suis jamais dit  plus tard, je veux faire comme lui…  Je ne me suis jamais identifié à un artiste. Je n’ai jamais été trop dans l’idolâtrie !

Et ton style d’humour…C’est plutôt de l’humour caustique, intellectuel ?
Quand j’étais ado, j’allais tout voir même si je ne pigeais pas forcément tout. Je me souviens être allé voir Laurent Gerra à l’époque où il faisait ses spectacles avec Virginie Lemoine. Il y avait plein de références politiques que je ne maîtrisais pas mais je ne me souviens pas avoir passé une mauvaise soirée quand-même ! Donc, non je n’avais pas de goûts prédéterminés ..Si aujourd’hui je choisis plutôt des choses sociétales, c’est que par ailleurs je me suis toujours intéressé à l’actu et à ce qu’il se passe autour de moi. C’est donc venu assez naturellement de mettre en humour mon ressenti sur la société.

itw-guillaume-meurice_151016-1007gPour quelqu’un qui ne se destinait pas à devenir comédien, tu es quand même passé par la case « Cours Florent »…
Oui, c’était en 2002. Après avoir eu mon diplôme de Gestion, je suis allé un an à Aix en Provence où j’ai raté une licence d’administration publique. Mais dès mon arrivée sur Aix, je projetais déjà ce que j’allais faire l’année d’après. Dès lors, je savais que j’allais rejoindre Paris, m’inscrire dans une école de théâtre. J’avais déjà planifié le truc dans ma tête.

Tu n’avais jamais fait de théâtre avant ?
Non jamais. J’y suis allé en me disant je vais tenter le truc. Arrivé à Paris, je suivais les sessions du soir au Cours Florent, et je travaillais la journée. J’ai suivi 3 ans de cours et la quatrième année, j’étais assistant d’une prof. J’aime bien la pédagogie.

Quand on suit le Cours Florent, ce n’est pas vraiment pour devenir humoriste…
En fait, on est plutôt voué à devenir serveur dans un bar. C’est ce qu’il se passe pour la majorité des élèves !!

 Mais ça ne s’est pas passé comme ça pour toi ?
Non, parce que dès mon arrivée dans l’école, j’avais déjà en tête le projet d’écrire et de faire un One-man-show.

Tu as donc écrit ton premier spectacle que tu as rebaptisé 3 fois je crois…
Oui, parce qu’au départ, je l’avais appelé « Annulé ». Du coup, y’avait jamais personne puisque les gens voyaient écrit « Guillaume Meurice :  ANNULÉ » !!! Quand j’ai réalisé le problème, j’ai changé le titre à la va-vite et j’ai intitulé mon spectacle « Mort de rire » parce que le personnage phare c’était la Mort… Puis, avec un peu plus de recul, j’ai fini par l’appeler « Tout le monde y passe » qui était en fait la dernière réplique d’un personnage que je jouais dans une pièce de Molière.

 Ça fait que les gens, en l’espace d’un an, ont pensé que tu avais fait 3 spectacles…
(rires) ! Peut-être mais je n’ai jamais annoncé que je revenais avec un nouveau spectacle. Ceci dit, entre les 3 appellations, il avait vachement évolué !

Je crois assez peu au pouvoir des humoristes de changer le cours des choses …

Ton écriture était déjà inspirée par l’actualité et la société ?
On était en 2002… Le Pen au deuxième tour ! La France allait pas très bien…j’ai fait les manifs à Marseille, à Lyon…

Et donc tu as eu envie « d’ouvrir ta gueule » si je puis dire ?
On ne peut pas simplifier les choses comme ça. Le contexte a joué forcément mais je ne me suis pas dit qu’il fallait que j’écrive un spectacle pour changer les choses et que ça n’arrive plus !! D’ailleurs, pour moi, un spectacle d’humour reste un spectacle d’humour et je crois assez peu au pouvoir des humoristes de changer le cours des choses …

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Pourtant, sur scène, tu es le communiquant de Manuel Valls. On ne peut pas trouver plus réaliste comme scénario !!
Et tout est basé sur des faits réels…

Cela dit, tu as écrit ce spectacle il y a deux ans…
Oui, mais je n’ai pas eu grand-chose à changer depuis !!

Tu dis qu’un spectacle reste un spectacle et qu’il ne faut rien en attendre de plus. Pourquoi tu as écrit sur ce thème-là alors ?
Déjà, pour me faire plaisir. Parce que ça me plaisait. De toute façon, tu écris toujours pour toi au départ, sur des trucs qui te font marrer.

 Ton spectacle « Que demande le peuple ?» tourne depuis déjà 2 ans… J’imagine que beaucoup de gens viennent te voir à la fin pour te dire ce qu’ils en ont pensé. Ils réagissent comment ?
Ceux qui viennent me voir après réagissent toujours positivement… Parce que ceux qui n’ont pas aimé, soit ils disent rien, soit ils vont sur BilletReduc pour écrire que c’était de la merde… mais il est plutôt rare qu’ils viennent te le dire en face !! Mais bon, de toute façon, je ne me pose la question en jouant mon spectacle, et sincèrement, je ne crois pas qu’il puisse déclencher une prise de conscience de quelqu’un qui serait passé à côté de plein de trucs et qui en ressorte avec une autre vision du monde !!  Je n’ai pas cette prétention là… et ce serait aberrant de l’avoir ! En revanche, participer à un mouvement c’est plus mon truc.

itw-guillaume-meurice_151016-1032gÀ quelques mois d’une échéance électorale majeure, il y a de grands débats qui révèlent une réelle fracture entre les citoyens et le monde politicien. On parle de réintégrer les citoyens dans la gouvernance, la réflexion politique… qu’en penses-tu ?
On se heurte à un problème structurel. La Vè République a été créée par le Général De Gaulle pour le Général De Gaulle. C’est à dire que personne d’autre que lui ne peut rentrer dans ce costume-là. C’était en 58, ce n’était pas le même contexte… Alors il serait peut-être temps de se demander si un régime parlementaire ne serait pas plus adapté ? Là, tu peux réinvestir les citoyens dans la vie politique. Un député est quand-même censé être plus proche de toi que le mec qui vit dans le Palais de l’Élysée. On est encore dans une sorte de monarchie républicaine, ce qui donne aujourd’hui ce grand casting complètement ridicule où chaque homme politique essaye d’enfiler ce costume qui forcément ne lui va pas… Pour un humoriste, cette grande absurdité est plutôt inspirante en termes de blagues, mais pour la société… Moi, j’incite toujours les gens à aller voter mais je comprends les raisons pour lesquelles certains n’y vont plus.

Autrement dit, tu fais partie de ceux qui n’y croient plus ?
Je pense qu’il faut arrêter de tout attendre du politique. C’est la société civile qui, à chaque fois, fait changer les politiques. Il faut faire des actions dans notre vie quotidienne. Si on prend l’exemple du mariage pour tous, si Hollande l’a proposé à ce moment-là, c’est parce qu’il savait que la société civile était prête à accepter le mariage entre deux personnes du même sexe. Il l’aurait proposé il y a 30 ans, ça n’aurait pas été possible. Et du coup les mecs vont légiférer. Mais ça arrive toujours après…  Il faut arrêter d’attendre le politicien providentiel, ça n’existe pas.

En même temps, on peut difficilement envisager les choses autrement…
Il faut changer de structure. Y’a des mecs comme Mélenchon ou Les Verts qui proposent la VIè République depuis longtemps. Après, ils perdent aux élections… soit, je respecte la démocratie. Ils ne sont peut-être pas assez convaincants. De toute façon, les changements de mentalité, c’est hyper long.

Plus rapidement, et sans transition, revenons sur ton spectacle (rires !). Présente-le nous…
Son fil rouge, c’est la Communication… l’Art majeur de notre époque. J’incarne le personnage caricatural de tous les communicants que tu connais bien aussi (rires !) : opportuniste, cynique à souhait avec bien souvent un soupçon de schizophrénie !!

Un communicant intègre, c’est un oxymore.

Tu as eu des déboires avec des communicants ?
Au point d’avoir tellement envie de me venger  ? (rires !). Non, ! Mais j’en ai rencontré plein (surtout depuis que je fais mes chroniques à la radio) et il faut reconnaître que pour la plupart, ils sont vraiment comme ça !

C’est ton opinion. Mais il y aussi des communicants intègres…
Non, c’est impossible (éclats de rires !). Ton client te paye pour dire du bien de sa boîte, même si sa boîte fait de la merde… Un communicant intègre, c’est un oxymore.

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Un communicant peut aussi dire à son client « C’est pas le moment de communiquer… »
C’est plus intègre que de communiquer de la merde, mais tu tais des choses qui devraient se savoir…Non, non, n’essaie pas de me convaincre que c’est possible (rires).

Donc, pour toi un monde meilleur serait un monde sans communicant…
Pas sans communicant mais un monde où la communication ne serait pas le seul biais et le seul accès à la vérité.

Je ne sais pas si j’ai tout compris, mais en tout cas j’essaye d’être honnête.

Pourtant, en ta qualité d’humoriste et de chroniqueur radio, tu fais de la communication à outrance ?
Oui, c’est complètement ça. Faut bien occuper le terrain !!

Tu es donc un communicant qui a tout compris ?
Je ne sais pas si j’ai tout compris, mais en tout cas j’essaye d’être honnête. Je te donne un exemple : quand Jean-Pierre Pernaut parle d’une grève de train, il envoie son journaliste sur un quai à Saint-Lazare qui interviewe 20 personnes dont 5 qui disent que c’est la merde ! Il passe le micro-trottoir dans son JT et il titre « Les français trouvent que les grèves, c’est la merde ».  Sauf que pour moi ça, c’est pas du journalisme, c’est de la communication, de la propagande d’idées d’une manière volontairement choisie.
Alors tu vas me dire que je fais pareil à la radio ? Oui absolument, sauf que d’abord je ne me dis pas journaliste, et ensuite, quand je vais faire chier les gens pour leur demander ce qu’ils pensent d’un truc, évidemment je garde les réponses les plus cons, mais je le dis, je le revendique et je l’assume ! Au 13H, ils vont faire passer l’opinion des gens qu’ils ont sélectionnés dans un sujet bien monté, comme une vérité absolue. C’est ça qui me dérange profondément !

itw-guillaume-meurice_151016-1020gDu coup, la radio et ton spectacle, c’est deux univers différents ?
Tu vas t’y retrouver dans le fond parce que ce sont des thèmes de société qui me tiennent à cœur. Mais dans la forme, je voulais que ça n’ait rien à voir. Il ne faut pas oublier, qu’à la base je fais du théâtre. La radio est venue après.

Justement, comment tu t’es retrouvé sur les ondes ?
Frédéric Lopez et son équipe montaient une nouvelle émission qui s’appelle « On va tous y passer » de 11H à 12H30 sur France Inter, et ils cherchaient des nouveaux chroniqueurs, des nouvelles voix et des gens qui viennent de la scène.

Ce n’est pas évident d’entrer à la radio. Tu étais pistonné ?
Non pas du tout ! Mais quand tu es humoriste, tu as moins besoin de réseau si tu fais marrer les gens. Tu peux être le petit cousin d’Anne Roumanoff, si t’es pas marrant, c’est pas marrant !

Et avec la fine équipe, ça a bien fonctionné ?
Oui, la mayonnaise a pris tout de suite ! On se connaissait tous entre humoristes, c’est un tout petit milieu. Moi j’étais avec mon copain Pierre-Emmanuel Barré que j’aime beaucoup, avec qui on fait souvent les cons. Du coup on a un peu foutu le bordel à l’audition et ça leur a bien plu (rires).

Et tes « meuriçades » quotidiennes, tu les écris le matin sur le coin du comptoir avant d’arriver à la radio ?
Je les écris plus souvent sur mon téléphone, le matin pour l’après-midi, en fonction de l’actualité. Il faut un thème, un événement et un angle rigolo. C’est l’angle qui fait toute la chronique. Je pense que, demain, personne ne va être surpris en écoutant ce que je pense de la manif pour tous.

Ce qui m’importe, c’est de dire ce que j’ai envie d’exprimer, de la manière dont j’ai envie. Si c’est pas le cas, je me casse.

 Tu es toujours sur France Inter aujourd’hui. Mais tu as fait un passage éclair sur Canal+. Tu les as quittés sur un « coup de tête » parce qu’ils ont refusé de montrer un dessin de Charb. Pourtant, Canal+ est une porte que beaucoup rêvent de pousser…
Ouais… de moins en moins ! Canal en ce moment, c’est bien en train de se casser la gueule ! De toute façon, pour moi ce n’était pas un rêve donc je m’en foutais. Ce qui m’importe, c’est de dire ce que j’ai envie d’exprimer, de la manière dont j’ai envie. Si c’est pas le cas, je me casse. Du coup, cette année j’ai refusé toutes les télés. Et puis, la télé, c’est devenu un vieux média. Maintenant, tout se passe sur Internet.

 J’ai eu l’occasion d’interviewer pas mal d’humoristes, qui pour la plupart ont connu des parcours un peu chaotiques dont ils ont gardé des séquelles…Toi, quand on t’écoute, ton parcours d’humoriste a plutôt l’air d’un long fleuve tranquille. C’est quoi ton secret ?
Ce qui n’est pas secret c’est que je ne fais pas ça pour être connu, mais pour m’amuser. Je n’ai pas d’autres d’ambitions secrètes… Je n’ai pas de rêves de gloire.

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Cela dit, avant le début de notre entretien, tu t’es quand même inquiété de savoir combien de personnes seraient dans la salle ce soir !
Je n’étais pas inquiet, mais c’est vrai que j’ai pris l’habitude de faire salle comble dans pas mal d’endroits donc je m’interrogeais sur le fait que ce soir, ici à Hyères, ce ne soit pas plein…

Quand tu montes sur scène, qu’est-ce que tu ressens ? Un petit pincement au cœur ? Le trac ?
Non, je suis plutôt hyper content ! Je sais que je vais m’amuser pendant 2 heures et si possible essayer d’amuser les autres, ceux qui ont payé pour venir me voir. Quand même, tu te rends compte… je paye mon loyer et je remplis mon frigo en faisant des blagues. C’est génial, non ?

Écrire pour les autres, tu l’as envisagé ?
Je l’ai fait, mais c’est un peu chiant. Et je ne voudrais surtout pas que quelqu’un écrive pour moi ! Je suis assez solitaire en fait. En revanche, pour la mise en scène, j’aide pas mal les copains.

 Tu as écrit un bouquin aussi…
En 2012, c’était plutôt un recueil de chroniques. Mais là, j’ai un vrai projet de bouquin.

Tu nous avais promis un scoop…
Je viens de te le donner. C’est le bouquin en préparation.

C’est tout ?!?!
Ben quoi, il est pas mal ce scoop ! (rires). Ce n’est pas un bouquin humoristique. C’est un roman mais inspiré de faits réels. Il est en cours d’écriture mais il n’avance pas bien vite parce que mes conneries pour la radio me prennent beaucoup de temps et d’énergie. Peut-être la sortie en 2018…

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Retrouvez l’ensemble des photos du spectacle réalisées par Yann Etesse