Au cœur de Toulon, c’est au 34 rue Victor Clappier qu’il est en train d’éclore… Et il est déjà la promesse de jolis moments de partage.
Avant d’ouvrir officiellement ses portes, c’est de façon très privilégiée que nous avons été invités à faire la connaissance du Théâtre Le Colbert. A une semaine de son inauguration, nous sommes reçus par Hélène Fabre et ses deux fils, Pascal et Maxime, heureux propriétaires de ce nouveau cocon, aujourd’hui plus que jamais motivés à en faire un lieu de rendez-vous incontournable. C’est au cours d’un échange très convivial avec Pascal Lelli, jeune directeur dynamique et passionné, que nous sommes revenus sur le parcours atypique de ce théâtre toulonnais, et l’aventure familiale et artistique que cela représente.
Lorsque vous découvrez cet endroit, instantanément il vous ébranle, de l’âme et la chaleur qui en émane. Le Colbert, c’est l’histoire d’une renaissance. Supposé voir le jour dans les années 70, c’est donc une quarantaine d’années plus tard qu’il s’apprête à prendre vie. Aujourd’hui le Colbert, c’est aussi l’histoire d’une famille, unie par la passion commune du domaine artistique, comme le souligne Pascal: “Ma mère était danseuse, moi je fais de la musique, pas mal d’arrangements, de compos, de studio…Et mon frère fait de la vidéo.” Dans l’aventure de ce théâtre, c’est donc entouré de ses proches aux multiples talents que le jeune homme de vingt sept ans compte dignement faire honneur à l’oeuvre de son créateur. “On s’est appuyé sur l’image d’Albert Feraud pour donner une seconde vie à ce lieu.”
Si les choses semblaient quelque peu prédestinées pour Pascal et les siens, ce dernier s’est d’abord dirigé vers une toute autre direction. “J’ai un Master 2 de Droit, donc rien à voir avec le spectacle…” Alors, comment en arrive t’on à préférer cet univers? Un déclic? Une envie profonde en soi qui demeure depuis toujours ? Pour lui, les choses se sont faites “naturellement“. Il précise “Je pense que c’est un déclic, le métier est intéressant, c’est de la distraction et plus cool que d’être dans un bureau toute la journée… Même si là, je suis aussi dans un bureau toute la journée à faire des contrats…” Avant de reprendre, “Le fait de voir les gens heureux pendant les spectacles est très motivant.” Une passion alimentée par le plaisir de divertir avant tout, et peut être aussi comme il le reconnaît d’un air attendri, un peu boostée par sa maman, Hélène.
Pascal Lelli nous fait d’ailleurs partager une anecdote à ce sujet ” J’ai passé un concours pour être inspecteur dans la fonction publique. On était huit-cent pour cinq postes à Toulon. Arrivé à la dernière étape, je suis allé à Aix avec ma mère qui n’a pas arrêté de me dire tout le long du trajet ” Mais tu ne vas pas faire ce métier ! ” Du coup, arrivé sur le lieu de l’examen, au moment de pousser la porte, je me suis retourné vers elle, assise en train de me fixer méchamment. Lorsque l’examinateur m’a demandé quelles étaient mes motivations, j’ai répondu…” L’argent ! ” Ils ne m’ont pas pris, et sur le chemin du retour, on s’est dit qu’on allait ouvrir une salle de spectacle.”
Hélène Fabre, ancienne danseuse, a donc joué un rôle considérable dans le parcours artistique de la famille. “Tout a commencé par rapport à ma mère qui crée du spectacle par le biais d’une association. Des spectacles qui prenaient de plus en plus d’ampleur. Moi, je m’occupais de la partie composition musicale. C’était très variétés, pop, rock, mais ça restait très basique…Puis les spectacles marchant de plus en plus, on a commencé à les programmer à droite, à gauche, dans des salles locales telles que l’Opéra de Toulon, le théâtre Galli, l’espace Malraux…On a fait de gros festivals, Sanary sous les étoiles…On a donc commencé à recruter des intermittents, et il nous fallait une structure pour pouvoir répéter…” Un chemin qui “De fil en aiguille” les conduira aux portes du Colbert. “Au départ, on n’avait pas vraiment l’idée d’un théâtre, mais d’une salle de spectacle. On s’est mis à chercher un peu partout, en zone industrielle sans vraiment trouver notre bonheur. On cherchait quelque chose de grand…Lorsqu’on est rentré ici par hasard, on a tout de suite senti un truc particulier…Situé en plein centre ville, avec de l’espace…On a d’ailleurs une capacité de 250 places assises.” Un véritable coup de cœur pour cet endroit dont l’histoire ne laisse personne insensible. “On a appris par le biais du propriétaire qui nous a vendu le lieu, fils de son créateur, que celui-ci possédait le Fémina qui faisait cinéma la journée, salle de spectacle le soir, en plus d’être propriétaire du Colbert. Il a fait venir beaucoup de grands artistes à Toulon, notamment Maurice Chevalier, Charles Aznavour, Michel Sardou, Johnny Hallyday, Claude François, Dalida…” La reprise de ce lieu n’est donc pas un hasard pour Hélène, Pascal et Maxime qui partagent aujourd’hui le même projet culturel que son créateur initial. “Albert Feraud est décédé avant d’avoir pu ouvrir…“. Quatre décennies plus tard, ce grand amoureux du spectacle ne pouvait recevoir plus bel hommage.
Le tout nouveau Colbert, qui sera officiellement inauguré le jeudi 24 novembre 2016, annonce déjà une programmation des plus variées. A l’origine de celle-ci, Jérôme Leleu, directeur artistique de Fantaisie Prod. Humour, musique, pièces….Il revient sur les temps forts qui attendent les toulonnais.
” Il y a eu un vrai parti pris dès le début en écoutant la volonté de la famille qui était de faire un lieu très ouvert, le théâtre de tous les spectacles. Une volonté maintenant presque écrite dans le marbre puisqu’elle transparait clairement dans la communication du lieu. La programmation est très ouverte, on y retrouve de l’humour, de la chanson, des spectacles musicaux, du théâtre, des choses de grands auteurs du répertoire comme des auteurs plus contemporains. On pourra retrouver également des créations en avant première avec Rachid Badouri, l’humoriste québécois, Julien Lepers qui vient créer un spectacle un peu OVNI mis en scène par Alain Sachs qui est un des plus grands metteurs en scène de théâtre. Julien Lepers fera donc revivre les grands textes de tous les humoristes français tels que Devos, Desproges, Coluche…On va avoir des évènements comme Marc Hollogne qui a crée le principe du ciné-théâtre et qui va créer un spectacle spécifiquement pour ce lieu. Celui-ci promet de surprendre par une vraie technicité et performance théâtrale.” Une grande diversité qui saura ravir un public toujours plus large. “Patrick Cottet-Moine, Yves Pujol, Pierre-Emmanuel Barré, le Cactus Comédy Club avec la jeune génération de l’humour qui pique, Oldelaf, Guillaume Bats, Nadia Roz…” pour ne citer qu’eux, seront également de la partie. Côté chanson, on pourra notamment compter sur la venue de la talentueuse Aurélie Cabrel. L’humoriste Tano quant à lui, aura l’honneur d’ouvrir les festivités le 9 décembre prochain.
Le Colbert est à l’aube d’une toute nouvelle histoire. Si elle reste à tracer, elle s’annonce déjà belle, riche et pleine de promesses. Aujourd’hui ressuscité, le théâtre pourra compter sur l’implication de tous ceux qui ont à cœur de le faire vivre. Pascal Lelli ne s’en cache pas, au delà de tout l’aspect divertissant, la pression se fait également ressentir. “On espère avoir des retombées en adéquation avec l’investissement qui a été fourni à l’origine“. Le jeune directeur a pleinement conscience des responsabilités que sont les siennes. Reconnaissant, il se veut à la hauteur du dévouement de sa famille. “Ma mère Hélène, mon beau père Patrick, mon petit frère Maxime se sont beaucoup donné pour mener à bien ce projet.“
Dans une ambiance à leur image, chaleureuse, festive et touchante, toute la famille est prête à vous accueillir au cœur de vibrants moments de spectacle.
On souhaite à ce nouvel abri de culture, à ses occupants, et à tous ceux qui viendront construire sa nouvelle vie, un long chemin de partage et de bonheur.
L’inauguration du théâtre le Colbert, ce Jeudi 24 novembre 2016 à partir de 19h00. (Voir les photos)
Journée portes ouvertes le Vendredi 25 novembre 2016.
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